Ce blog présente mes 3 labradors dans leur activité sportive canine :l'éducation, les concours de chiens truffiers et d'obéissance, l'entraînement au field trial et leurs petites vies de retrievers.
Nous vous avons présenté la dysplasie de la hanche ici, puis les tares oculaires ici. Aujourd'hui, nous allons vous parler de la
DYSPLASIE DU COUDE
Souvent mal connue car éclipsé par la dysplasie de la hanche et encore fortement sous-estimée alors que ses conséquences se révèlent être plus graves que celles de la dysplasie de hanche. Résultant d'un défaut de développement entre les différents os du coude, son diagnostique est souvent difficile et posé tardivement à un stade où, malgré la mise en route d'un traitement adapté, la guérison complète est devenue impossible source d'une gène fonctionnelle définitive.
Le coude est l'articulation qui unit les deux os de l'avant-bras, le radius et l'ulna (ou cubitus), à celui du bras, l'humérus.
Comme dans toute articulations, les surfaces osseuses en contact sont recouvertes de cartilage, tissus favorisant le glissement de ces surfaces l'une par rapport à l'autre, mécanisme facilité par la présence dans l'articulation d'un liquide appelé liquide synovial et qui fait office de lubrifiant. Lorsque l'anatomie de cette articulation est respectée, les surfaces osseuses en contact sont parfaitement homogènes et adaptées l'une à l'autre permettant une mobilité sans contraintes. Lorsqu'il y a dysplasie, cette homogénéité est rompue, la mobilité de l'articulation est source de contraintes provoquant des lésions cartilagineuses et osseuses
Labrador atteint de dysplasie du coude
DIFFERENTS MECANISMES SONT A L'ORIGINE DE CETTE MALADIE
La dysharmonie de croissance :
Pendant la période de croissance du chiot, radius et ulna (os du coude) se développent de façon parallèle et harmonieuse. La croissance des os est le fruit de l'activité de zones cartilagineuses situées au sein de l'os, les cartilages de croissance. Le défaut de fonctionnement de l'un des cartilages de croissance fera que le radius et l'ulna n'auront pas la même taille et donc, présenteront à l'humérus une surface de contact non homogènes, séparée en deux par une « marche d'escalier ».
Le défaut d'ouverture de l'incisure trochléaire :
La trochlée est la surface articulaire de l'humérus. Elle possède une incisure, sorte de gouttière en V renversé dans laquelle s'emboîte et glisse la surface articulaire de l'ulna. La trochlée peut connaître un défaut de développement faisant que l'angle du V ne soit pas assez ouvert pour que l'ulna puisse s'y emboîter correctement. La friction mécanique qui en résulte aboutit selon les cas soit à la fragmentation du processus coronoïde soit à la non union du processus anconé soit à l'association des deux.
L'ostéochondrose disséquante :
Il s'agit d'un défaut de structure de l'os à sa jonction avec le cartilage qui recouvre les surfaces articulaires (défaut d'ossification ). Il en résulte un épaississement et une fragilisation de ce cartilage qui subit alors des contraintes de cisaillement lors des mouvements de l'articulation. Le cartilage va tout d'abord se fissurer puis se décoller de l'os, le fragment décollé, flottant librement dans l'articulation.
Quel qu'en soit le mécanisme, toutes ces lésions vont se compliquer dans deux tiers des cas de lésions dites secondaires : destruction progressive des cartilages articulaires voire des surfaces osseuses sous jacentes si celles-ci sont mises à nu. Cette destruction cartilagineuse va s'accompagner de la libération de substances chimiques qui vont induire une synovite, c'est-à-dire l'inflammation des membranes entourant l'articulation et du liquide articulaire. Lésions cartilagineuses et synovite vont alors s'entretenir mutuellement expliquant le caractère rebelle des signes cliniques.
Les signes cliniques se résument à une boiterie rebelle chez un chiot âgé de cinq à douze mois, réagissant mal aux traitements médicamenteux. La résistance au traitement est très évocatrice du diagnostique. A l'examen de l'articulation, on retrouve une réduction de la mobilité et la mise en flexion du coude est douloureuse.
Une fois le diagnostique posé, quel traitement proposer ?
Le traitement médicamenteux associe des molécules anti-inflammatoires et anti-douleurs. Le traitement idéal est l'association d'un geste chirurgical et d'un traitement médicamenteux.
A ces traitements viennent bien sûr s'ajouter les règles d'hygiène de vie habituelles avec au premier plan, la lutte contre l'excès de poids et le recours à une alimentation équilibrée pendant la croissance du chiot, sans excès de calcium ni de protéines.
Les résultats actuels sont favorables dans seulement cinquante à soixante dix pour cent des cas. Principal responsable, la pose souvent tardive du diagnostique et donc la mise en ouvre tout aussi tardive de la chirurgie.
ATTENTION : toutes boiteries de votre chiot ou jeune chien n'est pas signe de dysplasie de la hanche ou du coude. Lors de sa croissance le jeune labrador peut souvent souffrir de boiterie dîte de "croissance". Laisser le chien au repos, éviter les escaliers et les sauts pendant son jeune âge. Si cette boiterie perdure, consulter un osthéopathe-vétérinaire. En revanche, la démarche chaloupée du chiot est normal.